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26 avril 2011 2 26 /04 /avril /2011 16:48

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La démocratie à l’UMP, où la mort des petits partis

   

 

Le Président de la République, Nicolas Sarkozy, exprime clairement depuis le début de sa mandature, la volonté d’intervenir intempestivement dans la gestion des affaires courantes de la politique, et ce, dans tous les domaines.

 

Il fait savoir à tous les Français qu’en tant que Président, il s’affranchit des avis et souhaits de l’opposition, voire même des élus de sa majorité ou de ses propres conseillers.

 

Ainsi, et à plusieurs reprises, il invite, sur les dépenses de fonctionnement de la Présidence de la République, les députes de l’UMP à des buffets au palais présidentiel, excluant tout autre député. Il montre son attachement exclusif à un seul parti, celui dont il a été le président et continue à y entretenir des liens privilégiés jusqu’à y intervenir dans son fonctionnement : les députés de l’UMP n’ont pas de liberté de parole, ni de proposition, ni de décision. Ils doivent se ranger derrière le président, quitte à se faire rappeler à l’ordre par le chef de groupe UMP à l’Assemblée Nationale en cas de manquement à leur devoir de servitude.

 

De toutes façons, dans notre république bananière, les députés ne servent plus à grand chose, preuve en est faite de leur incapacité à légiférer. Le nivellement des institutions fait qu’aujourd’hui, plus de la moitié des lois votées en France émanent de directives et de lois votées par le parlement européen. Sur la moitié restant, 80% des lois sont signées par décret (projets de lois déposés par le gouvernement), quant au reste, c’est le gouvernement qui impose le vote. Rappelons-nous par exemple de la « loi  HADOPI ». Les députés avaient voté à la majorité le rejet du texte. Les députés étant censés être les représentants du peuple, leur vote est censé représenter la volonté du peuple qui leur donne mandat. Donc, lorsque le texte est rejeté, c’est le peuple français, par l’intermédiaire de leurs représentants qui rejète ce texte.

 

Le chef de l’état (Nicolas Sarkozy), par l’intermédiaire de son ministre de la culture n’acceptant pas le vote de l’Assemblée, il a été décidé de revoir l’ordre du jour des séances suivantes afin de permettre à cette loi d’être représentée au vote « dans les plus brefs délais ». Aussi, seulement 15 jours plus tard, le vote est représenté une seconde fois, les députés de la majorité présidentielle ayant intimement reçu l’ordre d’être présents ce jour là et de voter en faveur de l’adoption du texte, celui-ci a pu être adopté à la majorité.

 

Inversement, une loi qui avait été votée quelques jours plus tard, soumise au vote par mégarde par le ministre de l’économie Christine Lagarde, à été abrogée 2 jours après le vote.

 

Un vote à la majorité simple suffit pour qu’une loi soit votée. Comme en règle générale, une « vague de députés » suit l’élection présidentielle, l’UMP a ce jour la majorité des sièges à l’Assemblée (314 sur 577 sièges). L’opposition parlementaire n’a aucune force réelle de s’opposer à la majorité et à la volonté présidentielle.

 

Dans ses attributions, le parlement français a également le pouvoir de donner lau Président de la République l’autorisation ou le refus pour une déclaration de guerre ou d’une lntervention de l’armée à l’étranger. Le récents évènements en Libye ont démontré une fois de plus que l’Assemblée était « hors-jeu », le gouvernement ayant engagé une opération militaire en Libye, et fait sa « déclaration » à l’assemblée plus de 48 heures après l’envoi des troupes.

 

Le gouvernement actuel et le Président de la république interviennent aussi lors des élections locales pour soutenir les candidats de l’UMP. Ils ont pris parti pour les candidats issus de leur majorité politique et les ont soutenu lors de meetings publics et devant la presse. J’aimerai savoir qui a pris en charge les frais de déplacement des ministres à ce sujet.

 

Une fois de plus, le gouvernement actuel, sous l’autorité du Président de la République, fait preuve d’arrogance envers le peuple Français. Ils ne sont plus les ministres de la France mais les ministres d’un groupe parlementaire, d’un parti politique. Je blâme et condamne ces comportements anti-démocratiques dignes d’une dictature.

 

 

Afin de réduire l’égalité des chances des candidats aux dernières élections cantonales, notre Président Nicolas Sarkozy a eu la sombre idée de revoir une des lois du code électoral et modifier par une substantielle augmentation de 10% à 12,5% des inscrits le nombre de suffrages exprimés pour qu'ils puissent être présents au second tour de l’élection. Avec une participation très faible, supposée de 50%, la plupart des candidats de petites formations politiques, voire, les candidats sans étiquette, voyaient ainsi leurs chances d’être maintenus au second tour réduites. Car faire une campagne électorale est avant tout une affaire de communication et cela passe forcément par un engagement financier conséquent que seuls 2 partis étaient en mesure d’assurer : le Parti Socialiste et l’UMP bien sûr ! Le FN ayant eu recours à des emprunts afin d’assurer la présence de ses candidats à ces élections.

 

La pari était risqué car avec le très faible taux de participation et l’augmentation du score à obtenir, les calculs étaient faits à l’avance pour supprimer la plupart des quadrangulaires, voire de nombreuses triangulaires. L’UMP avait toutefois sous-estimé le score qu’allait faire le Front National. Ce score, conjugué avec l’absence d’opposants autres que les candidats PS et UMP a fait que dans près de 400 circonscriptions le FN était présent au second tour. Le jeu des alliances n’ayant pas fonctionné entre le PS et l’UMP, le FN avait toutes ses chances de voir quelques-uns de ses candidats élus à l’issue du scrutin.

 

Le but de cette « magouille électorale » est de faire en sorte d’avoir le moins d’élus d’opposition, quelles que soient les élections. Les élus étant de « grands électeurs », ils leur revient la responsabilité d’accorder leur soutien à un candidat se présentant à l’élection présidentielle par le biais du « parrainage » (ainsi qu’aux élections sénatoriales).

 

L’étape suivante prévue, sera d'augmenter de 500 à 750 le nombre de « parrainages » afin de limiter également la possibilité aux candidats issus des petites formations, voire de candidats sans étiquette de se présenter, sachant que les partis politiques exercent une pression très forte sur leurs élus, les dissuadant de parrainer  un candidat autre que celui représentant leur parti.

 

Lors de la prochaine élection présidentielle, il sera encore plus difficile pour un candidat issu de la société civile d’obtenir le nombre légal de parrainages et faire sa campagne en vue de l’élection. Le pouvoir de l’UMP s’en sort encore une fois de plus agrandi et renforcé.

 

Vive la démocratie,

Vive la France.

 

Jacques de WEERDT

 

 


 

 

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