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Avoir le courage de rendre l’Afrique aux africains

 

Avant tout discours, un constat s’impose : 20 pays parmi les plus pauvres au monde sont situés sur le continent Africain, alors qu’en face de ce continent se trouvent les pays parmi les plus riches au monde, à savoir, les Etats-Unis d’Amérique et les pays européens.

 

Le programme des Nations-Unies pour le développement publie chaque année un rapport avec un classement des pays suivant l’indice de développement humain (appelé IDH)* : Sur les 20 pays ayant l’IDH le plus élevé en 2006, 15 pays sont européens, alors que les 20 pays les moins bien classés sont tous africains.

 

Revenir à vouloir stopper toute immigration en voulant ignorer les problèmes et les conditions de vie des africains reviendrait à nier nos sentiments de solidarité internationale et irait contre les principes de déclaration des droits de l’homme, qui, rappelons-le, font partie intégrante de notre constitution.

 

Il ne saurait y avoir de politique cohérente à propos de l’Afrique que si nous affrontons avec courage la situation dans laquelle nous avons plongé ce continent dans le contexte qu’il connaît. Rendre la dignité au peuple africain en leur donnant les moyens de vivre de leurs ressources doit devenir une des priorités si nous souhaitons les aider à résoudre leurs problèmes qui se traduisent entre autres par la famine, les crises de santé publique et l’immigration.

 

C’est pourquoi, la politique actuellement conduite par la France et les pays de l’Union européenne, exportant en Afrique des produits agricoles subventionnés dans le cadre de la Politique Agricole Commune (PAC) et qui consiste à déverser nos surplus alimentaires à des prix défiant toute concurrence doit prendre fin. Cette concurrence déloyale rend cette politique inhumaine, voire assassine. Ainsi, on arrache les paysans à leur terre et on leur donne comme seule issue la perte de leur civilisation, de leur savoir faire parfois ancestral et transmis de génération en génération, et leur dignité d’hommes. Cette politique est à la fois criminelle et inhumaine.

 

J’affirme que, indirectement, nous participons à un génocide Africain en alimentant un conflit économique et sanitaire dramatique envers un peuple que nous devons respecter. L'engagement militaire en Libye en 2011 en est un autre exemple.

 

Une politique sérieuse doit avoir un but : que les peuples d’Afrique se voient garantir qu’ils pourront eux-mêmes nourrir et équiper leurs pays, avec l’aide et la protection française, européenne et internationale.

 

Trop de conflits subsistent aujourd’hui dans de nombreux pays d’Afrique : Conflits ethniques, politiques et sociaux, sans parler des guerres civiles et récents génocides. La stabilité politique, due à l’absence de gouvernements démocratiques y est extrêmement fragile et précaire, ce qui aggrave entre autres une économie instable et participe à un état de forte corruption engendrant par là famine et risques sanitaires importants et graves.

 

Une aide importante en matière de santé publique est à apporter à ces pays et nous sommes disposés à mettre en place tout ce qui est possible afin de garantir aux pays « en voie de développement » un programme d’aide agricole, d’aide alimentaire et de santé publique sans commune mesure avec le programme actuel parallèlement au développement individuel de ces pays.

 

La France et les pays de l’Union européenne doivent retrouver avec les pays africains un allié commercial et social de premier plan. Nous devons étroitement participer à la construction des infrastructures qui permettront à ces pays de vivre plus dignement de leurs propres ressources et les aider à prendre le chemin d’une reconversion économique et sociale. Il en va de même pour les grands travaux d’aménagement de ces pays : lignes de train a grande vitesse, transports en commun, centrales électriques, réseaux de traitement et d’assainissement des eaux, hôpitaux, etc.

 

Dans le cadre d’une aide solidaire de développement de ces pays, nous sommes favorables à l’étude de l’annulation de la dette de certains d’entre eux dans la mesure ou les aides apportées à ceux-ci n’ont pas été détournées au profit de certaines personnes peu scrupuleuses.

 

 

Avec courage et pragmatisme, tous ensemble, nos efforts conjugués rendront dignité à ce peuple et réduira également les importantes immigrations qui, dans des conditions des plus périlleuses, mettent la vie même de ces exilés en péril.

 

* L’IDH est un indice composite calculé par la moyenne de trois indices quantifiant respectivement : la santé et l’espérance de vie à la naissance, le taux d’alphabétisation et le niveau de vie.


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